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Ecu carambole
Ecu Carambole aux palmes
Ecu Carambole aux Insignes 1er type et 2è type
   Au milieu du XVIIè siècle, les Flandres étaient placées sous la domination de la couronne d'Espagne, et Louis XIV s'était bien promis d'y mettre un terme. C'est ce qu'il fit avec panache en 1667, et la ville de Lille tombait la même année.
Une pagaïe monétaire régnait alors sur la région, ou circulaient tous types d'espèces, principalement espagnoles et hollandaises. Pour y mettre un terme et pour ancrer son autorité le roi imposera alors la création d'un atelier monétaire, destiné à la frappe d'une monnaie d'argent, habillée d'un portrait royal sur l'avers, et des armes de Flandre sur l'écu de revers. Son poids fixé à 37.65 gr. en fera la plus lourde monnaie en circulation.
N'ayant pas reçu d'appellation particulière, ce nouvel écu sera successivement désigné sous les noms de : " écu de Bourgogne ", puis " écu de Flandre " et enfin " écu Carambole " terme plus populaire mais aussi plus imagé et plus facile à retenir. Mais pourquoi : Carambole ?
   Rappelons-le, les espagnols viennent de subir un revers désastreux, et ils trouvent la pilule particulièrement amère. Cette notion " d'amertume " et de " difficile à avaler " évoque un fruit connu pour son goût redoutable, qu'ils appellent " Carambola ". Est-ce là l'origine du mot Carambole qui qualifiera cette monnaie royale, destinée à remplacer la leur, que les ibères auront beaucoup de mal à digérer ? C'est en tous cas l'hypothèse la plus probable et la plus convaincante retenue par Frédéric Droulers.
   Carambole, c'est aussi le nom de la bille rouge au jeu de Billard Français, mais à part sa rotondité et le fait qu'elle marque le point gagnant en carambolant ses deux congénères, le rapprochement nous semble un peu tiré par les cheveux...
   Lorsqu'à Chambord en septembre 1685, le décret de mise en application de la frappe de cet écu sera ratifié, l'atelier monétaire de Lille ne sera pas encore opérationnel. Mais le roi veut presser les choses, et les premiers écus Carambole seront frappés dans les ateliers de Paris et d'Amiens. Cela explique que le A (pour Paris) et le X (pour Amiens) soient les lettres d'atelier des plus anciens de ces écus. Ceux frappés à Lille seront identifiables par le double LL, remplacé en 1686 par le célèbre L couronné, puis enfin par le W qui subsistera jusqu'à la fermeture de cet atelier.Ce terme de Carambole sera exclusivement réservé au monnaies d'argent de Louis XIV, et quatre écus seront frappés à cette appellation :
L'écu Carambole 1685 A et X et 1686LL.
L'écu Carambole aux palmes 1693W et 1694W
L'écu Carambole aux insignes (1er type) 1701W, 1702W et 1703W
L'écu Carambole aux insignes  (2è type) 1705.

             Suivront des frappes de divisionnaires, qui iront du ½ au 1/16è d'écu..
   Toujours est-il que les écus Carambole et leurs divisionnaires sont retenus comme un thème privilégié des collectionneurs de monnaies royales. Ce sont de superbes monnaies devenues extrèmement rares, conséquence des réformations et des refontes successives qui les ont faites disparaître de la circulation. Nombreuses aussi sont les pièces qui ont quitté le pays pour être thésaurisées en Belgique en Allemagne et en Hollande, leur poids élevé en faisait un gibier recherché, et une valeur sure.
   Si l'on parle budget et rareté, nous reprendrons le livre de SOBIN qui annonce pour les écus retrouvés et passés en ventes : une petite centaine d'écus Carambole, 62 écus Carambole aux palmes, 8 écus Carambole aux insignes du 1er type, quand aux insignes du second type il en subsisterait 4, dont un est propriété du Cabinet des Médailles et un autre du Musée de la Monnaie du Quai Conti.
   Les prix relevés en salle des ventes se situent autour de 1000 euros pour un exemplaire Carambole en état correct, mais ils peuvent atteindre 25 à 30.000 euros pour les exemplaires les plus rares, toutefois ils n'apparaissent qu’exceptionnellement sur le marché.

                          (sources: F.Droulers - J.Rigouste)
Ces très étranges monnaies...
  dites:     CARAMBOLE