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Contrairement à la Guadeloupe, la Martinique se compose d'une seule île, d'une superficie de 1 128 km². Au recensement de 1999, la population martiniquaise est de 381 427 habitants (contre 359 600 en 1990 et 328 600 en 1982). Cette population est très dense, 338 habitants au km², contre 106 au niveau national. C'est une région monodépartementale (Région et Département à la fois). L'île est divisée en 4 arrondissements, 34 communes et 45 cantons. La Martinique constitue avec la Guadeloupe, située à environ 150 km plus au nord, et la Guyane située sur le continent au nord de l’Amérique du Sud, les départements français d’Amérique (DFA).
La première date de l'histoire « officielle » de la Martinique est l'arrivée de Christophe Colomb, en 1502, le jour de la Saint-Martin. Appelée Madinina, « l'île aux fleurs » ou Jouanacaera, « l'île aux iguanes », la Martinique devient française en 1635, et est gérée par la Compagnie des Isles d'Amérique, créée par Richelieu. La cohabitation entre les Français et les Indiens Caraïbes est difficile et aboutit au départ des Caraïbes à la fin du XVIIème siècle.
Le Normand Pierre Belain d'Esnambuc s'établit à la Martinique le 1er septembre 1635 avec une centaine de compagnons. Il débarque à l'embouchure de la rivière Roxelane, sur le site de l'actuelle commune de Saint-Pierre, où est fondée la ville du même nom, première capitale de l'île. La Martinique est alors une terre française administrée et exploitée à but commercial. Le développement de la culture de l'indigo, du café puis, au fur et à mesure de la conquête de terres arables aux dépens des Caraïbes, de la canne à sucre, s'accompagne de la mise en place d'un système économique basé sur l'esclavage.
L'administration de la Martinique est assurée à partir de 1679 par un conseil souverain dont deux membres émanent directement de l'autorité du Roi : le lieutenant général, et l'intendant. Les autres membres conseillers (le gouverneur, le procureur général et le juge ordinaire) sont choisis par leurs soins. Cette organisation durera jusqu'en 1685, année de promulgation du Code Noir.
Le Code Noir, promulgué à l'initiative de Colbert, ministre des Finances de Louis XIV, est destiné à réglementer l'esclavage dans la colonie en donnant un statut spécial et légal au système sur lequel repose l'économie de la colonie. Les esclaves sont définis comme des biens mobiliers, certains sévices sont interdits tandis que d'autres sont institutionnalisés. Sur le plan des institutions locales, l'administration des colonies est marquée par la suprématie de l'autorité militaire, qui, en raison de l'éloignement de la France, concentre en son sein l'ensemble des pouvoirs. Dès 1674, le Roi retrouve ses prérogatives et met en place un gouvernement militaire unique pour les colonies de la Caraïbe, qui réside en Martinique.
Pendant la période révolutionnaire, l'occupation anglaise, qui dure de 1794 à 1802, marque pour la Martinique un retour à l'Ancien Régime. Rendue par l'Angleterre à la France, la Martinique ne connaît pas les bouleversements de la Guadeloupe de 1794 et 1802, l'esclavage se perpétuant jusqu'en 1848.
Le 24 février 1848, la monarchie de Juillet est renversée et la Deuxième République est proclamée. François Arago, ministre de la Marine et des colonies, admet la nécessité d'une émancipation des Noirs, mais souhaite ajourner cette question jusqu'au gouvernement définitif.
Sous l'intervention pressante de Victor Schœlcher, sous-secrétaire d'État aux colonies, une série de décrets est promulguée le 27 avril 1848. Le premier abolit l'esclavage mais prévoit un délai de 2 mois à compter de sa promulgation dans la colonie. Il prévoit en outre une indemnisation des anciens propriétaires d'esclaves.
Dans le même temps, en Martinique, le ton monte. Des troubles éclatent sur les habitations de l'île, les esclaves, ayant eu vent de ce qui se trame en métropole, ne souhaitant pas attendre. C'est la révolte, qui trouve son point culminant les 22 et 23 mai 1848 avec la lutte armée des esclaves de Saint-Pierre. Sans tenir compte du délai initialement prévu de deux mois pour leur application, les décrets entrent immédiatement en vigueur.
En 1902, la Montagne Pelée, le grand volcan de la Martinique, se réveille. Les autorités sous-estiment le danger et n'ordonnent pas d'évacuation de la zone à risques. Pourtant, le 8 mai, l'éruption se produit : la ville de Saint-Pierre, le « petit Paris des Antilles » est entièrement détruite, entraînant la mort de près de 30 000 personnes, par asphyxie, brûlure ou étouffement. Seuls deux habitants survivent, dont un prisonnier. Cette éruption volcanique est l'une des plus meurtrières de l'histoire.