HAÏTI

Situation géographique et population

L'île d'Haïti (appelée également île de Saint-Domingue et île d'Hispaniola) se trouve à l'entrée du golfe du Mexique, à proximité de Cuba. Elle est aujourd'hui partagée entre deux États : Haïti (francophone) et la République dominicaine (hispanophone). Haïti, dont la capitale est Port-au-Prince, occupe le tiers occidental de l'île et s'étend sur une superficie de 27 750 km². Elle est peuplée d'environ 7,1 millions d'habitants.

Christophe Colomb et l'île d'Hispaniola

Découverte par Christophe Colomb en 1492, l'île d'Hispaniola devient tout de suite un des éléments-clé de l'empire espagnol. Les populations amérindiennes sont rapidement décimées, notamment en raison des épidémies apportées par les conquérants espagnols.

L'île de la Tortue et la naissance de Saint-Domingue

Carte de Haïti

À partir du XVIIème siècle, sur la partie occidentale de l'île (aujourd'hui Haïti) arrivent les premiers Français. Au début, ce sont des boucaniers, des flibustiers qui font de la guerre de course et sont basés à l'île de la Tortue, au Nord.

Sous Louis XIV, avec Colbert, on installe définitivement la présence française sur cette partie de l'île : en effet, en 1697, par le traité de Ryswick, l'Espagne reconnaît à la France la possession de la partie occidentale d'Hispaniola, qui devient Saint-Domingue.

Une intense exploitation esclavagiste

Comme dans les Antilles françaises, les colons font appel à une très importante main d'œuvre africaine. Saint-Domingue devient au XVIIIème siècle la colonie la plus rentable de l'empire colonial français, avec une économie fondée essentiellement sur la canne à sucre, le coton et le café. Sur 600 millions de francs-or que rapportent les colonies, 400 millions viennent de Saint-Domingue. En 1789, sur les 571 000 habitants de cette île, il y a 510 000 esclaves noirs.

Toussaint Louverture et l'indépendance d'Haïti

En 1789, la Révolution française éclate, et se donne pour principes d'amener en France et dans le monde la liberté, l'égalité et la fraternité. En 1791, François Dominique Toussaint, surnommé Toussaint-Louverture, ancien esclave devenu régisseur de domaine, mène une révolte de masse pour la liberté, au nom des principes de la Révolution française. Cette révolte aboutit à la victoire des esclaves. Haïti se sépare alors de la métropole. En février 1793, la Convention abolit l'esclavage dans les colonies. Sensible à ce geste, Toussaint Louverture se rapproche de la métropole.

Le 8 juillet 1801, devenu Consul général de Saint-Domingue, Toussaint-Louverture promulgue une constitution qui promeut l'égalité de tous les hommes. On peut citer notamment :

Malheureusement, Bonaparte s'oppose à cet extraordinaire projet d'émancipation des peuples : en 1802, il rétablit l'esclavage dans les Antilles françaises et envoie alors une expédition contre Haïti. Les armées napoléoniennes gagnent militairement. Toussaint-Louverture est capturé et exilé au Fort de Joux (Jura), où il meurt le 7 avril 1803.

Devant l'échec du projet de Toussaint, son lieutenant Jacques Dessalines décide d'opter pour une solution radicale, la séparation totale d'avec la France. Le peuple haïtien se révolte donc une deuxième fois et Dessalines remporte la bataille de Vertières le 19 novembre 1803 : le général Rochambeau capitule et retourne en France. Un Acte d'indépendance est rédigée, et le 1er janvier 1804, dans la ville des Gonaïves : la première « République noire » est enfin proclamée. La devise nationale d'Haïti devient « Liberté, Égalité, Fraternité », à laquelle on ajoute sur la drapeau « L'Union fait la force ».

Dessalines se fit proclamer gouverneur à vie par ses troupes. Il fit exécuter les blancs restés sur l'île et gouverna en despote. Il fut assassiné le 17 octobre 1806. Le pays se partagea alors entre un royaume au nord, dirigé par Henri Christophe et une république au sud, dirigée par Alexandre Pétion. Puis le président Jean Pierre Boyer fit réunifier ces deux parties et conquit la partie est de l'île. Le 11 juillet 1825, le roi de France Charles X menaça de reconquérir l'île et envoya une flotte de 14 vaisseaux. Boyer dut signer un traité selon lequel la France ne reconnaissait l'indépendance du pays qu'en échange d'une indemnité de 150 millions de francs-or (la somme sera ramenée en 1838 à 90 millions de francs).


Détail du
drapeau d'Haïti montrant sa devise